Les humains, ces pitoyables êtres, mortels, si faibles et si fragiles et qui pourtant se croient constamment au dessus de dieux. Mais désormais cela allait changer, ils allaient enfin apprendre ou se trouvait leur place.
Le vent commençait à se lever, faisant danser les cheveux d’albâtre du semi démon. Droit, en haut du building, il contemplait la rue, telle une gargouille. En bas, les gens se massaient autour du cadavre meurtris et lacéré du vieil homme. Les regards ne mirent pas longtemps avant de se tourner vers lui.les gens le pointèrent du doigt, hurlèrent au meurtrier, mais il n’en avait cure. Leurs accusations, aussi fondées soit elles, ne l’atteignaient en aucun cas. Peut être était-ce car il en était conscient, qu’il était bel et bien un meurtrier. Et encore, se dit il, le mot était faible. Il détourna alors son regard de ces misérables insectes. Du mouvement avait vaguement attiré son attention. De la ou il se trouvait, il pouvait apercevoir que les combats avaient commencés. Alors ainsi, d’autres batards, fruits de l’accouplement d’humains et de démons, vivaient dans cette ville ! Bah, peu importait au final, tous allaient mourir. Mais les combats l’intéressait, il s’y attarderait donc un instant. Avant cela autre chose méritait qu’il y jette un coup d’œil.
A chaque coin de la ville, sous chacune des immenses et magistrales portes, des militaires commençaient à se regrouper, tanks et autre machines de guerres en première ligne. Krïstall soupira devant leur betise. Comment pouvaient il penser ne serait ce qu’un instant pouvoir détruire les portes des royaumes divins avec leurs armes minables. C’était royalement pathétique de les voir se démener de la sorte devant l’inconnu. C’est donc avec Impassibilité qu’il assista au carnage. Les démons, sortis des portes fusèrent sur ces abrutis de militaires, les déchiquetant, les dévorant, sans pitié. Aussi ragoutant et sanglant que cela pouvait l’être, le spectacle le lassa rapidement, et il décida donc d’assister a un autre spectacle. Voir un massacre n’a rien d’intéressant, il préféra donc se focaliser sur les petits combats ayant lieu en ville. Au moins, dans ces combats, il y avait du répondant. Seuls deux combats se déroulaient actuellement, un dans une ruelle, l’autre dans un club de strip tease. Dans chacune de ces scènes, un duo improbable s’était formé pour affronter les âmes échappées des Enfers. Un strip teaser au style très acrobatique et enchainé avec un humain, comptable, dégourdi au corps a corps. Dans la ruelle deux semi démons s’étaient rencontrés et affrontaient également des démons cotes a cotes. Une experte des ciseaux ainsi qu’un fanatique d’armes a feu. Secrètement, il espérait que quelqu’un d’assez puissant se dresserait sur son chemin. Il était las, fatigué des combats aisés, terminés en quelques secondes. Il voulait rencontrer un véritable adversaire, avoir un véritable combat avant l’anéantissement de toutes vies.
Il fut sortis de ses pensées par le bruit puissant des portes en métal d’accès au toit qui explosaient. Krïstall soupira a nouveau avant de se retourner lentement, toujours au bord du vide. Une fois n’est pas coutume, il soupira. Une quinzaine de policiers l’encerclait, le pointant de leurs armes. Il ne les écouta pas alors qu’ils lui parlaient. A quoi bon, tout le monde connait les banalités du langage policier. Lentement, il fit passer son regard froid sur chacun des policiers présent et soupira a nouveau. Lassé, il leur tourna le dos. Oui, vous êtes surement déjà au courant mais Krïstall n’est pas du style très causant. Il entendit alors les hommes derrière lui se rapprocher. … non, pas tous, seulement un, qui se rapprochait lentement, peu rassuré. Six mètres, les pas lents et tremblant de l’homme se rapprochaient inexorablement. Cinq mètres, les pas s’arrêtèrent. Les souffles de tout les policiers se figea, leurs poils se hérissèrent et un bruit sourd se fit entendre. Krïstall se tourna a nouveaux vers ceux qui le menaçait, l’air las. Le corps devant lui tomba et la tête roula jusqu'à lui. Cinq mètres, c’était la distance limite a ne pas franchir. Un cri se fit entendre, le cri d’un des hommes, qui vida son chargeur sur Krïstall, de panique. Le semi démon encaissa les tirs, sans broncher. De ces tirs s’ensuivirent d’autres et il devint la cible de la fusillade des quinze policiers apeurés. Pathétiques ! pensaient ils réellement pouvoir venir a bout du messager de la fin du monde avec leurs armes minables ?!
Une fois la déferlante de métal et de poudre achevée, Krïstall resta immobile, attendant que la fumée se dissipe. Il se tenait droit, face aux quatorze hommes terrifiés, tétanisés par la chose qu’ils avaient en face d’eux. Lentement, et soupirant, le semi démon se regarda, le corps criblé de balles, les vêtements troués et brulés par les coups de feu. Sans aviser, il fit tournoyer a une vitesse folle sa lame, découpant parfaitement en deux une dizaine d’hommes. Et sous une pluie de sang, il s’approcha de celui qui avait ouvert le feu. Celui-ci était figé, ses jambes peinaient a le soutenir. Les trois autres, quand a eux, tentèrent de prendre la fuite, mais tout aussi rapidement que précédemment, et sans même leur lancer un seul regard, il leur trancha les jambes. Ils allaient devoir attendre leur tour.