Pour une fois que j'étais manianime....[Pv Cruz]

Un brin de vent se faufila dans le col de son manteau et la fit frissonner. Court aujourd'hui , la nuit était trop étouffante pour supporter tout un attirail. Elle avait reçu un ordre. En général , un par semaine, une traque silencieuse, une tete à ramener ou une cible vivante, et elle s'éxécutait sans broncher. Elle avait pris l'habitude de l'absence de sentiments, et cela ne faisait plus une ombre sur ses intentions lorsqu'elle ciblait à bout portant. Elle commençait à être connu dans le bas monde. Ils savaient tous que lorsqu'elle se montrait , c'est qu'elle venait chercher l'un d'entre eux. Cent pour cent de réussite. Aucune chance de lui échapper. Pas grande, elle sentait les phéromones à des kilomètres et quiconque avait tenté de s'y frotter s'y était pété les dents, mais comme toute rumeur , elle va au delà de la vraie nature de la personne... Elle s'y était faite et c'était pas plus mal. Une protection instinctive contre l'attachement , contre le contact et contre la curiosité.

Sa silhouette frolla lentement les corps masculins de ce bar par franchement fameux, se frayant un chemin. Les yeux se retournaient sur la paire de jambes enrobées de bas satinés claires, descendant joliment sur une paire de rangers noires cirées. A sa taille sous son blouson sombre , un flingue trainait doucement le long de ses cotes, plissant délicatement le débardeur noir de synthétique à peine visible. Elle aurait bien flanqué ses doigts dans les yeux de ces gros pervers, humains ou non , qu'elle sentait se retournait sur ses fesses. Merde elle n'était pas en mini jupe, c'était quoi leur problème. Y'avait pas assez de putains dans le quartier? A moins que ce ne soit parce qu'ils flippaient d'être le prochain ... pathétiques queues mononeuronales... Depuis Agiratsu , elle avait fait un trait sur les hommes, et ce n'était pas prêt de changer.

Le visage sous une casquette noire, elle poussa un type à l'épaule et se dernier sourit de toutes ses canines de mutans étranges , et approcha une main du cul . Elle sortit une aiguille de sa manche, sans le regarder et la planta sur le comptoir, faisant signe au barman.

" Tu me touches , c'est toi qui part à sa place...."

Le type se racla la gorge et se leva de sa chaise sans attendre et le barman vint vers la jeune fille. On ne distinguait que ses lèvres pales , son petit nez, et ses joues un peu creusées par un mode de vie frustrant et pas fameux en fric. Elle lui tendit un billet et il lui donna un papier plié. Pas un sourire rien . Le bout de papier griffoné finit dans s poche de short et elle refrôla les mêmes corps, les mêmes sensations de regard , cette impression d'etre épier , et d'être salie , rien que par des yeux . Toujours cette même envie de ne pas y faire attention , sans pourtant y arriver, et dans ces moments, le sentiment d'être seule était d'autant plus opressant. Juste ce qu'il fallait pour avoir envie de tous les paralyser, juste assez pour leur faire gouter la plume des anges, avant de les envoyer direct en enfers... tout droit dans leur berceau original...

Elle poussa la porte de l'épaule, et soupira en sentant l'air du dehors...Le monde l'opressait et lui faisait ressentir à quel point elle était seule depuis sa mort. Pourquoi à chaque fois qu'elle se pointait là dedans , ça lui donnait cette sensation...Elle déglutit et son regard sombre se durcit en se souvenant du nom qu'elle avait lu , elle le reprit et confirma une seconde fois son objectif , avant de tacler la petite boule de papier du bout de l'index, direction un bout de trottoir dégueulasse. Ses pas calmes et lents , frôlèrent lentement le trottoir plein de gravas. Elle sentait chacune des silhouettes qui évoluaient autour d'elle , dans l'ombre, mais du moment qu'aucune ne l'attaquait , elle passait outre. Elle éxécutait , elle ne servait qu'à ça. Elle vivait pour ça aujourd'hui...et personne ne lui avait montré quoi que ce soit d'autre...a moins qu'elle ne veuille rien voir d'autre...

l'été commencait enfin a pointer le bout de son nez. la montée de la chaleur avait été, somme toute, assez brusque... Certains badots pensaient qu'il s'agissait d'une consequence a l'ouverture des portes des Enfers, mais Cruz savait pertinnement qu'il n'en était rien. Par le passé il avait vécu de nombreuses situations similaires, et l'ouverture d'un plan démoniaque parallele n'influait en rien sur la temperature. d'autant plus qu'aujourd'hui il s'agissait du plan des enfers selon la mythologie grecque qui est, contrairement aux idées recues, d'un froid glacial.

Le "jeune" homme attendait, dans ce taudis infame du quartier chaud d'Intermezzo. il avait rendez vous avec l'un de ses protégés actuels. Tout en s'allumant une cigarette, il ouvrit le journal et commenca a le lire. il ne fallait pas se voiler la face, les alcoliques, drogués et autres dechets humains en tout genre portaient toute leur attention sur lui. il fallait dire qu'etant eux meme illétrés, ils devaient etre etonnés de voir quelqu'un lire, qui plus est aussi vite. en effet, en apparence, Cruz ne faisait que survoler les pages, sans prendre plus d'une trentaine de secondes avant de tourner la page. les bienfaits d'une memoire photographique qu'il utilisait sans menagement!

Il leva la tete lorsqu'il sentit que l'atmosphere de la piece immonde changea. tous tournerent leur regards vers une jeune fille qui venait de faire son entrée. Cruz soupira. Les humains étaient vraiment previsibles et controlables aisemment. a la simple vue d'un vagin ambulant, ils ne se sentaient plus et laissaient leurs plus basses pulsions les controler. Cruz retira le tube cancereux de sa bouche et expira longuement la fumée blanchatre, qui monta en une danse spectrale éthérée. Il porta alors le verre de biere sale, posé sur la table devant lui, a sa bouche et en bu une legere gorgée, et cela, sans lacher la jeune fille des yeux. aux vues de son Aura, il s'agissait d'une semi démonne. Il la regarda avancer au milieux de tout ces etres belliqueux. il commencait a s'interroger sur la presence d'une jeune creature telle qu'elle, mais lorsqu'il vit l'echange avec le barman, il comprit. Une chasseuse de prime, et sa venue ici n'etait pas fortuite.

Il la regarda donc sortir comme elle etait rentrée. Il se leva donc a son tour, jeta un billet sur la table et sortit egalement. Il se mit alors a marcher tranquilement dans les rues jusqu'a ce qu'il le croise. Celui dont tout le monde parlait dans les journeaux. Le tueur en série qui sevissait depuis maintenant plus d'un an a intermezzo. le jeune homme que Cruz avait lui meme "formé". Les deux hommes se sourirent. mais avant qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, Cruz avait planté son arme entre les cotes de son apprenti. La surprise pouvait se lire sur son visage malgré la penombre, mais le démon ne lacha pas un seul mot, et aucune emotion de degout, ni meme de satisfaction ne transparaissait sur son visage. Il attendit que celui qui faisait les lumieres de la presse ne rende son dernier souffle avant de retirer sa lame. avec une chasseuse de prime qui rodait dans les environs, il devenait trop dangereux de continuer ce petit jeux. Il abandonna donc le cadavre dans les poubelles de la ruelle en ayant au prealable pris soin d'effacer toutes les empreintes. il rangea alors son arme dans sa poche, et replaca son col de chemise avant de retourner deambuler dans les ruelles!!!

Lyran avait entendu la porte se réouvrir derrière elle, mais ne s'était pas arrétée, le visage dissimulé par le col haut et solide, et sa casquette militaire noire sur la tête, ses deux atebas à anneau tapant doucement sur ses cuisses, un peu plus bas.
Elle le sentait pas loin... elle pouvait distinguer sa puissance. Un démon...Rien a voir avec ces pathétiques bouts de viande au système immutaire misérable et au mental aussi faible de la guimauve... Ce type était captivant même sans le voir. Elle fit mine de ne rien distinguer, se grattant l'intérieur de la paume de son ongle long de pouce et disparut quand elle croisa un type , dont elle croisa le regard . C'était lui. Elle ne ferait pas demi tour. L'autre démon était derrière elle, et elle était sensé faire les choses proprement et sans témoin. Et puis elle se rendait à l'évidence. Même si la coutume était de ne laisser aucun témoin , elle savait trés bien qu'elle ne ferait pas le poids contre ce monstre de puissance intérieure. Elle avait senti son aura lui lécher les épaules, et un frisson l'avait parcourru , avant qu'elle ne se décide à se servir de l'attention qu'il portait à l'homme, qu'elle avait repéré comme sa proie, pour disparaître, et masquait sa présence, ravallant son aura, et se faisant ombre, sans odeur, sans puissance, juste un spectre errant , grimpant sur la façade d'une immeuble de quatre étages, par un renfoncement de pierres et de gouttières.

Elle s'avança de sa hauteur féline vers le rebord et observa , ses yeux rouges sortant de cette ombre , aux contours douteux.... la seule chose qui transparaissait de son coté démon ... elle ne se transformait pas. Elle n'en avait pas la capacité, ou du moins pas encore. Apprendre quand on est seul , ça n'a jamais rien d'évident. Mais le spectacle qui s'offrit à ses yeux ne lui plut pas du tout. Ce salopard de ... de quoi au fait ... bref, il lui avait buté sa proie!! Rah merde, elle était sensé la ramener vivante celle là !!! Mort , c'est trois fois moins payé! QUEL CON ce type!!! Elle sentit la colère monter. Cette proie était sensé lui payé son loyer! Elle avait déjà quatre mois de retard , et n'avait plus d'electricité dans son appartement miteux , avec comme pote , papi cloporte, et mami mitte. Putain , il allait lui payer cet enfoiré. Ses doigts en mitaine se serrèrent , et ses bagues griffèrent le béton dégueulasse du haut de l'immeuble. Ses yeux se plissèrent et un grognement s'échappa légèremment de ses lèvres pulpeuses et pâles derrière son col... Il se mit a pleuvoir d'un coup , en déluge d'orage et le tonnerre explosa derrière la ville en mutation. Manquait plus que ça pour exciter notre petit chat démoniaque... Mais il gardait son calme , autant que possible . Pas d'actes stupides. Pas de pensées idiotes. Pas de comportement puérile. Avec cet animal , ça pourrait lui couter la vie.

Alors qu'elle dévorait ce gars des yeux , l'intriguant , il fallait l'avouer, elle entendit une voix masculine sous elle, et baissa les yeux , et plissa a nouveau les yeux pour détailler le type plus jeune qui semblait le connaitre. Il avait quoi lui ? Si elle ne pouvait pas avoir la totalité de son fric , elle irait le chercher. En avait-il ? Un instant ... non . Elle était chasseuse de prime pas vulgaire pique pocket. Il se mordit la lèvre et serra un peu plus le béton , dont elle retint les petits effrits, et se redresse. Elle s'eclipsa , mais fit irruption calmement , les mains dans son manteau court , et se stoppa silencieuse devant le type qui lui avait volé sa prise. Elle allait avoir du mal à bouffer avec ses conneries...

Son regard se fit meurtrier, mais elle ne se jeta pas sur lui . Elle se contenta de l'observer, et ouvrit son col , puis son manteau , et laissa une longue lame glisser dans un son pur et trachant le long de sa fine cuisse, frolant son bas satiné, et ne le lâcha pas du regard.

" Tu m'as volé ma proie... Tu me dois un dédomagement..."

Pas envie de faire dans la dentelle. Elle s'avança trés lentement vers lui , ignorant la crevette de jeunot sur le coté, alors qu'elle était peut être plus jeune que lui, mais elle s'en foutait . Elle ne lui voulait rien , elle en avait aprés l'autre grand naze ! Ce voleur de proie... Son arme , elle l'avait juste par habitude. Elle ne voulait pas en arriver à la douleur ... et au sang , mais bon ... savait-on jamais ... Elle se stoppa à trois quart de metre de lui , proche, un peu trop peut être , et pencha la tete , le foudroyant de ses pupilles rouges.

" De quel droit ..."

la soirée s'annoncait belle et bien plus interressante que prevu! paradoxalement, elle avait tout meme demarrée de facon laconique, rien de bien amusant n'avait semblé se profiler a l'horizon! La legere brise chaude de ce début d"été frola legerement la nuque de Cruz qui ferma quelques instants pour savourer cette delicieuse sensation sur son epiderme.

Lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour poser son profond regard noir sur celui qu'il considerait comme son bras droit.depuis leur rencontre, il y a de cela maintenant plus de cinquante ans, le jeune semi démon ne quittait que tres rarement son mentor. toujours est il que les raisons de leur rencontre n'a pas lieu d'etre en cette endroit, nous somme ici pour parler de l'instant present. Car soyons tout de meme honnetes, si nous commencons a parler du passé de Cruz, nous en avons pour un recapitulatif de plus de deux milles ans d'histoire. Il regarda donc son disciple et lui sourit d'un leger, mais chaleureux sourire lorsque la jeune femme entra en scene.l'immortel retint un sourire, elle avait parfaitement mordue a l'hamecon. et elle ne semblait guere heureuse de s'etre fait voler sa proie, cela se comprenait parfaitement, mais d'un autre coté, il fallait egalement noter que Cruz ne voulait pas risquer d'etre mélé d'une quelconque maniere que ce soit a la série de meurtres en séries perpétrés par celui qu'il venait de faire taire. Comme il s'y attendait, elle le menaca et ne fut pas des plus amicales, mais cela ne l'empecha pas de sourire legerement.

Bien evidemment, il savait que le fait de le menacer ne passerais pas inapercu pour le jeune japonnais aux yeux d'azur mais il ne reagit pas immediatement, il le laissa faire quelques instants. Une fois que le jeune semi démon avait sorti ses armes, Cruz se mit a ricaner doucement, mais assez fort pour que l'attention de ses deux interlocuteurs se porte sur lui. Il s'avanca alors doucement vers la jeune chasseuse prime en lui souriant gentiment, sans aucune arriere pensées hyppocrite. chemin faisant, il posa delicatement et subrepticement une mais sur l'epaule et le regarda de facon tres douce, sans lacher son sourire, de facon a lui intimer un semblant de calme. Il reporta alors son attention sur elle et pris la parole. tout comme son caractere, sa voix etait calme, posée, et legerement cristalline.

"Et bien, vous m'en voyez fort contrit..."

Il marqua une legere pause et plissa legerement les yeux sans pour autant lacher son rictus, son langage était peut etre un peu trop soutenu pour une telle situation.

"j'espere que vous ne m'en voudrais pas trop pour cette ... faute. Je ne savais pas que vous aussi convoitiez sa prime! Mais je tiens absolument a me faire pardonner, que puis je faire pour ca ??"

Sur ces paroles, il sortit un chequier et un stylo argenté.

"un dedomagement financier fera t'il l'affaire? vous semblez avoir plus besoin de cette prime que moi! ou bien vous desirez autre chose?!"

Lyran vit l'autre cloporte s'énervait un peu et la charger. Elle ne l'aimait pas lui , d'avance. Il était mignon , mais il avait l'air chiant et à frapper. Il serra sa lame de dague dans ses phalanges et inspire trés calmement , prête à frapper, si tant est qu'elle puisse le faire. Il n'avait pas l'air humain. Rah , il avait quoi ce soir à lui coller le train hein. Elle jeta un regard noir à ce jeune impudent et baissa un peu la tête , son coeur de prédatrice se réveillant doucement , au rythme d'une douce envie de saignée s'il la touchait , mais le type voleur de proie vint se mettre entre eux, et elle eut une mimique de contrariété qui disparut au bout d'une demi seconde. Il tourna le visage au coté opposé , comme pour montrer son énervement , même si elle ne lui voulait rien à lui.

Elle se mordit la lèvre inférieure, mimique qui prouvait qu'elle n'aimait pas que les choses qu'elles avaient prévu changent , et que ça la perturbait fortement. Elle expira un peu énervée et s'approcha de la benne à ordure , et regarda le type , pas beau du tout en soi. Elle tira sur un pied de toutes ses forces , laissant le mantor calmer son élève et fit tomber le grand corps sur le sol. On aurait dit une enfant à coté . Son mètre cinquante n'aidait pas. Son oeil fit tilt sur le chéquier. Elle s'était éloignée de lui , parce qu'il avait été trop gentil à son gout, ça lui faisait pensé à Agiratsu son ex décédé. Elle était encore toute rouge, et avait pensé le dissimuler à la vue de quiconque en leur tournant le dos , le temps de traiter le cadavre.

Qui a dit qu'une femme était ampli de douceur? Ou bien elle n'en était pas une. Elle même hésitait à repondre. Elle attrapa net la tignasse grasse du type , et appuya un genou sur sa colonne qui craqua. Sans ciller, elle laissa la lame sans manche glisser de son avant bras et tranchant en deux cisaillement la tete , puis tournant d'un coup sec pour broyer le lien entre les cervicales , seul lien restant avec le corps, qui retomba au seul , flasque et immondément froid, une flaque s'étalant doucement , en virus vicieux sur le bitume sale et humide. Lyran marcha dedans sans scrupule, et s'approcha de nouveau , les joues pâles, et le regard froid. Elle s'arrêta à un mètre de lui et le dévisagea de haut en bas.

Elle n'avait pas apprécié la remarque de tout à l'heure. C'était quoi cette allusion. Elle avait une tête de sans caste , de misérable, de pauvre gosse sans fric? Même si ça avait été le cas, cette espèce de...RAH ! Il l'énervait . C'était quoi son problème. Il cligna des yeux , regardant ailleurs un instant à coté , les paupières cillant, perturbée et le refixa avec autorité et sévérité. Il tendit la tête d'un coup , le sang coula encore, gouta , et elle frissonna d'un vent frais qu'il lui enroba les cuisses. Il ferma un coup les yeux , mais ne tarda pas à de nouveau l'incendier, le bras toujours tendue , le visage du type mort pas loin de celui de son piqueur de proie.

" Ca , ça en vaut trois cent. Vivant , il en vallait 1560. Tu fais le calcul ? Ca fait 1260 ."

Aucun doute , elle était cinglée, et en plus , elle voulait mourrir .

" Je veux pas plus. Juste ce que tu me dois. Pas besoin d'une quelconque pitié. J'assume ma vie , remballe ta richesse."

A vrai dire, les valeurs qu'elles défendaient étaient en totale contradiction avec le matérialisme. Elle attachait de l'importance, aux sentiments, bien qu'elle les avait plus ou moins radié d'elle même depuis un bon bout de temps déjà et que personne n'avait eu l'intelligence de les faire ressortir.
Elle jeta un coup d'oeil à l'autre feu follet à coté et regarda de nouveau le grand type.

" Et pourquoi tu m'as suivi . Tu crois que je t'ai pas senti ? Tu me prend pour une débutante ? "

Exactement comme il l'avait prevu. La jeune chasseuse de prime avait de prime abord parut reticente a la proposition de remboursement de l'Eternel, mais bien vite, apres avoir pesé le pour et le contre, avait finie par tout meme reclamer l'argent proposé. Le sourire de Cruz s'elargit donc, mais que tres legerement, et ses sourcils se froncerent proportionnelement, ainsi que ses yeux, qui se plissaient. Humains, ou semi démons, ils n"etaient jamais bien dur de les controler. l'Argent, l'une des valeures sures de notre epoque!

il fit legerement tourner son stylo argenté entre ses doigts sans couper le lien visuel avec la jeune femme. Elle etait un peu brut de pomme, mais elle n'en restait pas moins interessante. Il suffisait juste de la civiliser un tant soit peu, et elle pourrait faire un acolyte tres utile!
La voix de son second resonna et Cruz coupa alors la connection avec la jeune femme pour le regarder lui. Dans les yeux de celui ci, il vit qu'il avait comprit ses intentions. quoi de plus naturel, apres plus de cinquante ans a se frequenter en permanence, il n'etait plus tres dur, ni pour l'un, ni pour l'autre,de savoir a quoi ils pensaient. tout en le fixant, le coin droit de ses levres s'etira imperceptiblement, approuvant les pensées de son assesseur.

c'est plus brusquement qu'il reporta son attention sur la jeune fille.

"Bon! donc, vous m'avez dit 1260!"

Puis il se mis a remplir le cheque, prenant bien soin de ne pas le signer. Non pas qu'il ne voulait pas payer, mais plutot, qu'il voulait la revoir en d'autres circonstances. une fois ceci fait, il rangea son stylo, detacha d'un coup sec le cheque, rangea le chequier, et s'avanca vers elle tout en pliant le cheque en deux. Une fois arrivé a sa hauteur, il ne la lacha pas des yeux et lui glissa le cheque dans la poche interieur du manteau.

"je n'ai pas mis l'ordre... je suis sur que vous vous ferez un plaisir de le rajouter. Une bonne soirée a vous mademoiselle!"

Il termina ces derniers mots avec un sourire radieux avant de se retourner et monter a l'arriere de la moto de Roku, a qui il fit un signe de la tete de le rejoindre et qu'il etait temps d'y aller!!

Le centre du monde ? Et puis quoi encore ? Non mais il avait fumé quoi le gosse? Elle lui adressa un regard massacrant et laissa un croc apparaitre , du style "vas y approche , touche moi , et je t'émascule avec les dents". Pas commode le petit bout de démon , et pourtant , elle n'avait aucune chance contre eux deux. Ca , elle s'en contrefoutait royal. Elle avait envie de lui refaire la face à ce cloporte aux yeux blancs. Cloporte qui avait , semblait-il un maitre. Il baissa les yeux et sourit , en regardant sur le coté. Pathétique...

" Je ne serais jamais venu vous emmerder si vous n'aviez pas pris ma cible. Alors me soules pas avec tes états de conscience, si tant est que tu en aies une ..."

Son regard perçant passa sa visière de casquette noire militaire et foudroya l'apprenti démon, plein de défi. Elle était inconsciente, elle le savait , mais c'était la seule manière qu'elle avait trouvé pour donné un minimum de sens à sa vie. Bon et lui il faisait quoi , il le faisait son chèque oui , elle n'avait pas que ça à faire, et puis cette tête dégueulasse commençait à être lourde. Elle était en train de se demander s'il fallait avoir un gros cerveau pour tuer. A en vois l'apprenti... apparemment pas. Cette cervelle de bulot cherchait les ennuis alors qu'elle ne voulait que justice pour elle même. Cela dit pour qu'il s'applatisse devant l'autre, le type au stylo devait être puissant. Lyran sentait une partie de sa puissance dévastatrice, mais ne voulait pas s'avancer, ce n'était peut être qu'un simple leurre. Elle se passa la langue sur la lèvre inférieure, et se dit que ce soir , elle pourrait payer son loyer, et manger à sa fin, si les factures étaient sympas.

Elle le regarda approcher, trés méfiante et décolla son regard de lui , pour surveiller l'autre asticot déglingué, et sentit une main passer dans son blouson serré et lui froller la poitrine. Elle ouvrit de grands yeux, et se mit instinctivement sur la défensive, les aiguilles paralysantes sortant de sa manche, en prolongation de ses doigts , prête à le saigner. Non mais de quel droit , il fourrait sa main ici lui , meme pour poser un chèque...
Son premier sentiment fut l'envie de l'étriper, et de lui faire manger sa main , mais lorsqu'il s'éloigna, elle déglutit et se redressa , ne comprenant pas. Elle n'en avait jamais rencontré de comme ça. Elle le regarda partir , dissimulée sous sa casquette et confuse, prit la poudre d'escampette , direction le commissariat.

[Je suppose qu'on clot ici ? J'en continue un pv Cruz ailleurs ^^ ]